12 septembre 2012
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Selon la légende, lors des nuits de pleine Lune, l’humain loup-garou, se transforme en un loup énorme avec des sens sur-développés et acquiert les caractères attribués à cet animal : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité.
Il chasse et attaque sans merci ses victimes pour les dévorer, ne contrôlant plus ses faits et gestes, et pouvant tuer de nombreuses victimes en une seule nuit.
Les gens se sont mis à chasser les loups, s’en protégeant avec de l’eau bénite et les tuant avec une balle en argent.
Selon ces mêmes légendes, les loup-garous souffrent de la même répulsion que les vampires pour les choses sacrées.
Ils se répandaient par morsures, et la malédiction commençait dès la première pleine lune après que la victime s'est fait mordre, et revenait à chaque pleine lune, sans que la victime ne puisse faire autre chose que subir sa malédiction ou mourir.
Toujours selon ces légendes, les loup-garous pouvaient conserver quelques caractéristiques, telles une modification de leur voix et de leurs yeux, des sourcils se rejoignant au-dessus du nez, des ongles légèrement rougeâtres, le majeur un peu plus long, les oreilles implantées un peu plus bas et en arrière de la tête, et de façon générale un peu plus de poils sur les mains, les pieds et dans le dos.
En dehors des légendes, le terme lycanthropie désigne en psychanalyse une affection dans laquelle le patient s’imagine être un loup.
Selon Jean Wier, les malades atteints de lycanthropie sont pâles, ont les yeux enfoncés et la langue fort sèche.
Le terme même de « lycanthropie » vient du nom d’un roi grec, Lycaon, souverain d’Arcadie, transformé par Zeus en loup parce qu’il avait osé servir, lors d’un banquet, de la chair humaine.
Ce que le vampire est à la Transylvanie, le loup-garou l’est à l’Europe du Nord et de l’Ouest.
Des dizaines d’hommes ont été condamnés parce qu’ils avaient été reconnus comme loup-garou par leurs contemporains.
Mais, quelles sont les origines de cette croyance toujours d’actualité dans certains pays ?
Le loup-garou n’est-il qu’un mythe ?
Beaucoup de récits liés au loup-garou prennent leurs racines dans la réalité. La difficulté est surtout de faire la part entre les faits réels et les affabulations.
Histoire et légende se mêlent étroitement.
Le mythe du loup-garou est fort ancien et commun à de nombreux peuples.
Déjà au 5ème siècle avant notre ère, Hérodote relate que les Grecs qui s’établirent sur les bords de la mer Noire considéraient les habitants de ces contrées comme des magiciens capables de se métamorphoser en loups.
Les Romains attribuaient, eux aussi, ces métamorphoses à la magie.
A partir du 15ème siècle, le mythe se transforma en superstition religieuse.
La rigueur des hivers à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne , la crainte du loup, encore très présent dans les forêts d’Europe au 15ème et au 16ème siècle, peuvent expliquer "l’épidémie" de loups-garous qui se produit à cette époque.
Mais la conviction qu’un homme peut se métamorphoser en un animal prédateur n’est pas propre au monde occidental.
L’homme-tigre, l’homme-léopard ou l’homme-crocodile jouent un rôle analogue dans les légendes indiennes ou africaines.
Dans la mythologie scandinave, des êtres humains, pour chasser, prenaient l’aspect d’un ours.
L’origine du mythe vient d’ailleurs peut-être de la mythologie nordique, avec ses dieux, qui se métamorphosent en ours ou en loup.
Dans la réalité des faits, un homme ne peut en aucun cas se transformer en loup, pas plus qu’en tout autre animal.
Par contre, les personnes atteintes de la lycanthropie se croient capables d’une telle métamorphose.
Ce n’est qu’une hallucination car le malade ne présente bien sûr aucune métamorphose.
Mais cette maladie explique les aveux dans certains procès.
La croyance dans la lycanthropie peut également tirer son origine d’une maladie génétique qui se manifeste par une pilosité faciale excessive.
Un cas classique de cette affection est celui de Petrus Gonsalvus, dont l’apparence hirsute lui valut le surnom d’"Homme-loup de Bavière".
Sa fille hérita de la maladie et un portrait la montrant avec un visage couvert de poils fut offert au roi de Bohême.
Il est à préciser que le père comme la fille se comportaient tout à fait normalement.
Les psychoses de lycanthropie peuvent aussi être dues à l’absorption de certaines drogues.
Ainsi, un soldat américain se prit pour un loup-garou après avoir absorbé du LSD et de la strychnine alors qu’il se trouvait dans une forêt en Allemagne.
Certaines affaires de loups-garous sont liées à l’absorption de végétaux aux propriétés psychotropes.
Enfin, on connaît aujourd’hui une maladie dite « paranoïa zooanthropique » où des hommes se prenant pour des animaux, cherchent à boire du sang ou à manger de la chair crue.
Au 16ème siècle, une véritable psychose règne dans les campagnes.
Des procès sont organisés et de nombreuses personnes sont ainsi exécutées car accusées de se transformer en loup.
Mais, dans la plupart de ces procès, il y a effectivement des meurtres à caractère cannibale.
A l’époque, nul ne doute de l’existence des loups-garous dans lesquels on voit la manifestation du diable.
L’un des plus célèbres procès se déroule en Franche-Comté en 1574.
On y juge Gilles Garnier, accusé d’avoir tué plusieurs personnes, dont des enfants, et de les avoir dévorées après s’être transformé en loup.
C’est par un pacte passé avec le diable que Garnier aurait acquis la capacité de se transformer en loup.
Lors du procès, l’accusé lui-même a avoué avoir utilisé un onguent magique pour enduire son corps avant d’attaquer ses victimes.
Les « loups-garous » étaient assimilés aux sorcières et condamnés au bûcher.
Toujours au 16ème siècle, un certain Jacques Rollet fut arrêté après le meurtre de plusieurs enfants.
C’était un simple d’esprit pratiquant le cannibalisme.
Il est certain que Rollet se prenait pour un loup.
Il fut condamné à mort mais finalement on l’enferma dans un asile d’aliénés.
A Singapour, en 1957, une série d’agressions mystérieuses posa une énigme aux autorités anglaises.
On murmurait que des loups-garous s’attaquaient aux pensionnaires d’un foyer d’infirmières.
Une nuit, l’une d’entre elles, se réveilla et vit «une horrible face bestiale, aux cheveux plantés si bas sur le front qu’ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait dépasser des crocs acérés».
Ce mystère ne fut jamais éclairci.
Le mythe du loup-garou 1/3
Le mythe du loup-garou 1/2
Le mythe du loup-garou 1/3